La 5G et la 5G+ sont vues comme une révolution par les opérateurs. Au-delà de sa vitesse multipliée par 10 face à la 4G, la 5G apporte des technologies en termes de consommation d’énergie.
Crédit Images : Bell Canada
Elle est là, partout à s’afficher dans les publicités, sur Internet ou à la télévision, les opérateurs le crient haut et fort vous encourageant dans chaque spot publicitaire à l’épouser. C’est bien sûr la 5G dont on ne cesse de vanter les mérites et dont les opérateurs voudraient vite voir remplacer la 4G, mais pour quelle raison ? Nous allons dans ce dossier passer en revue les apports de la 5G et de la 5G+ face à la 4G.
4G, le réseau désormais antique
L’arrivée de la 4G a constitué un véritable tournant face à la 3G, mais le réseau présente désormais de nombreuses faiblesses face aux technologies actuelles. Le premier problème de la 4G vient de son infrastructure toujours au maximum de ses capacités. Que la rue soit vide à 3h du matin ou bondée de monde à 15h, les antennes sont à 100% de consommation électrique, or il existe désormais des technologies pour moduler automatiquement cette consommation au moyen d’Intelligences artificielles.
Côté vitesse de transfert, la limite théorique de la 4G est tout de même de 3Gb/s, mais dans la pratique, les opérateurs ont dû se restreindre à une vitesse comprise entre 40 et 80 Mb/s. Avec du contenu en 4K qui se développe et la demande des professionnels sur les débits montants, la 4G est à bout de souffle, en multipliant la vitesse par 10, la 5G vient régler ce problème.
Enfin, la 4G émet fort sur de longues distances et demande du matériel dispendieux, alors que la 5G émet sur de courtes distances et nécessite plus d’antennes certes, mais leur cout de revient est dérisoire du fait qu’elles ont été pensées dès le départ pour être abordables.
Une meilleure réception et une vitesse accrue
Avec son réseau d’antennes plus efficaces, la 5G offre d’abord une meilleure réception lorsque l’on est en mouvement comme dans un train ou en voiture. L’autre apport de la 5G tient bien sûr dans sa vitesse. Théoriquement, la 5G peut offrir un débit de transfert allant jusqu’à 10 Gb/s, mais dans la réalité elle est de 500 Mb/s, ce qui est déjà suffisant pour écouter simultanément deux contenus en 4G.
Pour aller plus loin dans les chiffres, sachez que la 5G a été prévue dès le début pour être capable de gérer 1000 fois plus de données que la 4G.
Une gestion efficace de la consommation du réseau grâce à l’intelligence artificielle
Il n’y a pas que les clients qui bénéficient des avancées de la 5G. Du côté des opérateurs, des intelligences artificielles sont en apprentissage afin de moduler la consommation électrique du réseau en fonction de la demande. Face à la 4G dont les antennes et le réseau fonctionnent en tout temps à 100% de leur capacité, la 5G va permettre aux fournisseurs de baisser la consommation de plus de 23% selon des mesures effectuées en Espagne, tandis que l’Union Internationale des Communication (UIT) a demandé une consommation du réseau 100 fois inférieure à la 4G pour le même volume de données. Dans les faits, en tenant compte de l’augmentation du volume de données engendré par la 5G, le réseau devrait consommer la moitié de ce que consomme la 4G actuelle.
De nouveaux usages grâce à la vitesse
Il est clair que des débits de téléchargement et de téléversement aussi élevés vont permettre aux entreprises de travailler à l’extérieur ou d’offrir des solutions inédites, on peut penser à des robots lors des catastrophes naturelles qui pourraient ainsi transmettre une image en 4K en temps réel ainsi de nombreuses données et analyses.
Les entreprises pourront également choisir des endroits plus éloignés des villes pour s’installer, tout en restant aussi efficaces. Cependant, cet usage va également dépendre des tarifs pratiqués par les opérateurs, et le Canada de ce côté pourrait accuser du retard face aux États-Unis et à l’Europe dont le coût des abonnements est ridicule comparé aux tarifs en vigueur au Canada.
0.1 secondes de latence, les joueurs grands gagnants de la 5G
S’il y a un domaine qui va particulièrement profiter de la 5G, c’est bien les jeux vidéo. Avec une latence de 0.1 seconde, les services de streaming de jeu vont enfin avoir à disposition une technologie taillée pour eux. Actuellement, si vous jouez sur votre ordinateur ou console à un jeu en streaming, vous aurez un décalage des commandes de 0.3 seconde. Cela semble peu, mais les joueurs sont capables d’accomplir plusieurs actions durant ce laps de temps. 0.1 seconde est suffisant pour la majorité des joueurs, même si dans les faits les meilleurs joueurs ont des réflexes en général sous les 0,1 seconde.
Des opérations à distance grâce à la 5G
Ce temps de latence de 0.1 secondes de la 5G entraine une autre révolution du côté des opérations à distance. Un chirurgien peut ainsi manipuler un robot en temps réel pour opérer un patient à distance. Toutes ses actions sont effectuées instantanément sans aucun temps de latence qui pourraient s’avérer dangereux pour le patient.
La 5G a aussi ses défauts
Avec des débits en hausse, et une fréquence élevée de 3500MHz qui diminue la portée des antennes relais, les opérateurs vont devoir en augmenter le nombre. Heureusement que l’intelligence artificielle va permettre de moduler la consommation électrique, mais maintenir les réseaux 4G et 5G en même temps va obligatoirement augmenter la consommation électrique des opérateurs.
Attention cependant, la différence entre une antenne 4G et une antenne 5G est énorme et pourrait compenser le grand nombre d’antennes 5G. La 5G repose sur la technologie Massive MIMO qui consiste en des antennes peu couteuses à fabriquer et dont la consommation est peu demandante alors que les antennes 4G exigent du matériel lourd et sont plus énergivores.
5G+, révolutionner la 5G grâce à l’intelligence artificielle
À peine le réseau 5G lancé que la 5G+ est déjà annoncée par Bell et Rogers, mais qu’est-ce que la 5G+. En réalité, la 5G+ est de la 5G dont la consommation et les débits sont contrôlés et optimisés par des intelligences artificielles encore plus évoluées. Lors des premières ébauches de la 5G, l’IA n’était pas aussi développée que maintenant, c’est pourquoi la 5G fait appel à des processus automatisés, mais loin d’être aussi performants que les IA actuellement employées dans la 5G+.
Comme nous l’avons vu plus haut, la 5G règle une partie des antennes et du matériel 4G fonctionnant toujours à 100% de sa capacité pour le moduler selon le trafic, permettant ainsi une consommation en baisse de 23% face à la 4G. De son côté, la 5G+ optimise encore ce chiffre, et devrait dans les heures creuses baisser à peine à 5% de consommation face à la 4G. Les opérateurs vont économiser ainsi sur leur facture électrique. C’est d’ailleurs pour cette raison que le discours promotionnel de la 5G+ de Bell et Rogers reste flou, annonçant les excellentes performances de la 5G, sans dire en quoi les jeux ou le contenu seront meilleurs. Bell évoque bien une vitesse qui peut monter jusqu’à 3Gb/s, mais indiquer que la vitesse peut éventuellement atteindre ce taux ne veut pas dire que Bell s’engage à fournir du 3Gb/s. Il va falloir attendre les retours des utilisateurs et des tests pour vérifier quelle est la réalité du réseau 5G+ au Canada dont le taux de transfert tourne plutôt autour de 1 Gb/s.
Une précision à 1cm près pour le GPS
L’autre amélioration que les clients de la 5G+ vont remarquer tient dans la précision du GPS. De quelques dizaines de centimètres actuellement, elle devrait passer à 1cm. Si cela va être pratique lors de vos trajets, ce sont les milieux professionnels qui peuvent se réjouir. Cette précision va ouvrir la voie à de nouvelles applications par exemple en matière de stockage dans les entrepôts.
Les opérateurs et les transactions financières, grands gagnants de la 5G+
Avec des réseaux qui fonctionnent en permanence et une gestion efficace de la consommation, Les opérateurs vont pouvoir vendre ce savoir-faire qu’ils vont acquérir à d’autres sociétés.
Dans le secteur des transactions financières par contre, si les opérateurs peuvent assurer des abonnements allant de 1 à 3Gb/s avec un temps de latence de 0.1 seconde, les robots utilisés par les banques pour gérer les actions vont pouvoir passer leurs ordres encore plus vite. Le trading à haute fréquence serait aussi le grand gagnant par extension, mais cette pratique décriée nuit bien trop aux entreprises qui cherchent à faire mettre en place des lois afin de le proscrire.
En attendant la 6G
Si la 5G+ arrive déjà, elle va rester en place quelques années. Elle ne devrait pas connaitre d’évolution, tandis que les améliorations risquent surtout de voir du côté des opérateurs qui maitriseront mieux la consommation. Tout comme la 4G a laissé place à la 5G, la 5G et la 5G+ devront un jour laisser place à la 6G pour supporter les débits des futurs contenus en 8 et 12K. Cependant, la 6G ne devrait pas arriver au mieux avant 2030.