Cet été, l’entreprise de télécommunications québécoise Vidéotron a annoncé son projet de doter la région du Bas-Saint-Laurent d’un accès Internet haute vitesse. Dans un communiqué de presse rendu public, l’entreprise a annoncé qu’elle recevait 39,64 millions de dollars des gouvernements provincial et fédéral pour l’aider à atteindre son objectif. Ce fonds massif leur permettra de fournir à 5 300 foyers un accès rapide à Internet. Que signifie pour l’industrie des télécommunications le fait que Vidéotron reçoive des fonds pour offrir l’Internet haute vitesse au Bas-Saint-Laurent ? Ou pour l’ensemble du Canada ? Aussi coûteuse que puisse paraître cette entreprise, elle marque un changement important dans les priorités du gouvernement et laisse entrevoir un avenir prometteur pour les Canadiens.
Pourquoi l’Internet haute vitesse arrive-t-il au Bas-Saint-Laurent ?
D’abord et avant tout, vous vous demandez peut-être d’où vient tout cet argent. Le Québec a récemment annoncé qu’il s’associait au gouvernement fédéral pour lancer l’Opération Haute Vitesse. Cette initiative a un objectif simple : faire en sorte que toute la province ait un accès égal aux services Internet à haute vitesse. Comme les milieux urbains disposent déjà d’un tel accès, cet investissement massif se concentrera entièrement sur le Québec rural. Au total, les deux gouvernements investissent 826,3 $ dans l’Opération haute vitesse. S’ils réussissent, ils atteindront plus de 150 000 foyers au Québec qui n’avaient pas cet accès auparavant. L’opération semble ambitieuse mais réaliste, puisqu’ils espèrent qu’elle sera entièrement terminée d’ici septembre 2022.
La région du Bas-Saint-Laurent est située le long de la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Avec une population avoisinant les 2000 000 habitants, le Bas-Saint-Laurent jouit d’une réputation de grande qualité. Sa proximité avec le fleuve Saint-Laurent, les monts Notre-Dame, ainsi que les frontières du Maine et des Maritimes en font une belle destination du sud du Québec. Malgré ses attraits désirables, la région manque toujours d’un accès adéquat à l’Internet haute vitesse.
De plus, les récents ravages de la pandémie de COVID-19 ont rendu la vie beaucoup plus difficile aux résidents du Bas-Saint-Laurent. À l’instar du reste du Canada, les résidents ont été contraints de travailler et d’apprendre à partir de chez eux. Ce genre de vie en vase clos exige avant tout un Internet exemplaire. Malheureusement, en raison de leur environnement plus rural, d’innombrables résidents du Bas-Saint-Laurent n’étaient pas correctement équipés pour faire face à une année d’apprentissage et de travail à distance. Avec l’Opération Haute Vitesse, les deux gouvernements indiquent clairement qu’ils ne veulent plus jamais que cela se reproduise. En installant l’Internet haute vitesse dans toute la province, 100 % des résidents seront bien équipés pour faire face à une autre situation d’urgence qui nous obligerait tous à rester à la maison.
Comparaison : Bas-Saint-Laurent versus Montréal
Le fait que Vidéotron reçoive des fonds pour apporter l’Internet haute vitesse au Bas-Saint-Laurent met en évidence un problème flagrant dans l’infrastructure Internet du Québec. Si l’Internet haute vitesse peut être considéré comme une nécessité, comment se fait-il que les résidents ruraux n’y aient pas accès ? Nous pouvons approfondir cette question en utilisant la base de données de PlanHub, qui recense tous les plans Internet en Ontario et au Québec. En accédant à ce service, nous pouvons facilement trouver les tarifs Internet les plus rapides et les plus abordables dans tout le pays. À titre de référence, à Montréal, la vitesse Internet la plus élevée disponible est de 1 500 Mbps, tandis que le forfait le moins cher est de 26 $ par mois. Avec une population de 49 000 habitants, Rimouski est la plus grande ville du Bas-Saint-Laurent. Ses offres Internet sont légèrement moins bonnes que celles de Montréal. La vitesse la plus élevée disponible est de 1 000 Mbps, et le forfait le moins cher disponible est de 30 $ par mois.
Cependant, dès que nous commençons à observer les petites villes dont la population est inférieure à 5 000 habitants, une différence notable apparaît. Témiscouata-Sur-le-Lac, La Pocatière, et Trois-Pistoles offrent la plus faible vitesse d’Internet possible, soit 400 Mbps, 200 Mbps et 120 Mbps respectivement. Encore une fois, les tarifs sont tous légèrement supérieurs à ceux de Montréal, mais pas de façon significative. Quoi qu’il en soit, cet écart considérable est inquiétant pour les travailleurs vivant dans les zones rurales.
Conclusion
Même s’ils disposent d’une variété de plans abordables parmi lesquels choisir, le manque d’accès à un Internet plus rapide reste problématique. Les familles nombreuses possédant plusieurs appareils, les joueurs professionnels en herbe ou les travailleurs qui ont besoin de télécharger en masse ne peuvent pas voir leurs besoins satisfaits à moins de déménager en ville. Cependant, le fait que Vidéotron reçoive des fonds pour apporter l’Internet haute vitesse au Bas-Saint-Laurent est un grand pas en avant. Cela montre que les gouvernements provincial et fédéral se soucient des résidents qui n’ont pas accès à l’Internet haute vitesse. Si l’objectif de l’initiative est atteint d’ici septembre 2022, cela permettra à tous les résidents du Québec de vivre confortablement. Espérons que le reste du Canada suivra l’exemple et fournira une couverture adéquate à l’ensemble de la population.